Blériot V
Le Blériot V fut le premier avion de formule monoplan construit par Louis Blériot en 1907. Bien que Blériot n'ait effectué que quelques vols de courte durée (le second ayant entraîné un crash ayant causé des dommages irréparables à l'avion), ce fut le premier de ses avions expérimentaux à obtenir le moindre succès.
Contexte
Louis Blériot avait précédemment travaillé en partenariat avec Gabriel Voisin, mais cette association n'avait donné aucun résultat (le Blériot IV avait été endommagé après une dernière tentative en novembre 1906). Le partenariat fut dissout et Blériot créa la société Recherches Aéronautiques Louis Blériot pour mener seul la suite de ses recherches.
Conception et développement
Le Blériot V était un monoplan à configuration canard avec un fuselage en caisson de bois recouvert de soie vernie, à l'arrière duquel se trouvait un moteur V-8 Antoinette à refroidissement par eau de 18 chevaux (18 kW).
Les ailes pouvaient être repliées vers le haut pour le transport. Celles-ci, qui n'étaient pas renforcées par un système d'entretoises, étaient en bois recouvert de papier verni dont le dessin était complexe, probablement inspiré des graines de l’arbre Zanonia. Remarquable pour l'époque, les ailes étaient de structure cantilever. Bien que la vue en plan de 1907 exagère beaucoup la courbure, les bords d'attaque de l'aile formaient un quart de cercle, avec une corde constante jusqu'au extrémités larges et courbes, avec un dièdre accru.
Un petit plan horizontal était monté à l'avant du fuselage ainsi qu'un gouvernail rectangulaire monté en dessous, qui servait également de béquille. Le train principal était constitué d'une paire de roues de vélo montées sur un simple essieu court qui était fixé sur des montants du fuselage sous l'aile.
Une première tentative eut lieu le 21 mars 1907, lorsque Blériot procéda à un essai de roulage qui se termina par un tête-à-queue, provoquant la rupture de l'atterrisseur et des dommages sur la partie avant. Deux autres essais au sol allaient être effectués, l'un le 26 mars, qui causa des dommages similaires, et un autre le 2 avril, où l'hélice fut endommagée. Après ces essais, Blériot remplaça le gouvernail avant par un plan vertical semi-circulaire monté sur un cadre dépassant l'arrière de l'hélice et ajouta une dérive sous le fuselage devant l'aile. Il fut également ajouté une troisième roue, placée au centre et sous le moteur. Le 5 avril, un nouvel essai fut effectué et, après une course de 100 m, la machine allait brièvement quitter le sol. Inquiet de ne pouvoir contrôler l’avion dans la forte brise qui soufflait ce jour-là, Blériot coupa le moteur et atterri assez violemment, ce qui allait de nouveau endommager légèrement le train de roues. Il n’avait volé que sur 6 m environ, mais c’était néanmoins la première fois qu’un de ses appareils volait avec succès. D'autres essais allaient suivre, le dernier, le 19 avril, lorsque l'avion quitta le sol à une vitesse d'environ 50 km/h. Blériot allait réagir de manière excessive pour contrer un mouvement à cabrer et la machine heurta le sol nez le premier et rebondit. L'appareil fut largement détruit et Blériot eu la chance de s'en sortir indemne.
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