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Cori, 16 juin 1884 - Sesto Calende, 5 décembre 1966
Vincenzo Marchetti, le père d'Alessandro, était ingénieur et sa mère Giulia Canevari, fille de l'ingénieur Raffaele Canevari, concepteur et constructeur de plusieurs travaux importants d'infrastructure de l'Italie post-unitaire. Après des études secondaires et classiques, Alessandro allait obtenir un diplôme d'ingénieur à l'Université de Rome La Sapienza en 1908.
En 1909, il était présent aux démonstrations de Wilbur Wright sur l'aérodrome de Rome-Centocelle, où le tout nouveau Club des Aviateurs avait organisé des vols de démonstration auxquels le roi lui-même avait participé. L'événement allait stimuler la passion de notre homme, qui, finalement, en mai 1911, ayant persuadé son père de financer le projet, acheva la construction de son premier avion "Chimera" en épicéa, entraîné par un moteur partiellement en aluminium de 30 CV particulièrement léger.
Marchetti débute ses activités de designer au Vickers-Terni de La Spezia, participant à la construction du chasseur Marchetti MVT (Marchetti-Vickers-Terni) entièrement métallique qui, au cours de la période 1918-1919, va s'octroyer divers records de vitesse pour avions terrestres, atteignant la vitesse de 278 km/h, soit 50 km/h au-delà des records du très rapide SVA du vol au-dessus de Vienne et autres SPA français.
L'année 1921 marque un tournant dans l'entreprise. Grâce au soutien financier de son père il va signer un accord pour prendre le contrôle de SIAI (société Idrovolanti Alta Italia) Savoia, qui depuis lors a mis à jour son nom de société en SIAI-Marchetti et puis Savoia Marchetti (SM).
À cette époque, Marchetti va se consacrer à la conception et au brevetage d'un système de rotor double coaxial à quatre pales pour hélicoptères d'un diamètre de 17 mètres qui va trouver une ferme opposition de la part des membres de la marine, notamment le directeur supérieur de l'ingénierie et des constructions aéronautiques. Un autre brevet concernait plus spécifiquement "une hélice à réaction excentrique à incidence périodiquement dissymétrique et variable entre les pales", c'est ce que l'on entend de nos jours par "pas cyclique" et qui, à partir de 1939 (environ 20 ans après le brevet Marchetti) allait permettre le développement des hélicoptères modernes.
À partir de 1922, commence la production de modèles d'avant-garde dans le domaine aéronautique qui acquièrent rapidement une renommée mondiale, comme l'A16 avec laquelle Francesco de Pinedo vole pendant 370 heures en survolant trois continents, couvrant 55.000 km entre Sesto Calende, siège de SM (Savoia Marchetti) et Melbourne, Tokyo et enfin Rome. On compta plus de 60 avions conçus par l'ingénieur, dont un grand nombre seront construits en grande série, comme les Savoia-Marchetti SM79, SM81, SM82 et SM84, utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi l'hydravion bimoteur Savoia-Marchetti S.55 X, avec lequel il fut possible d'effectuer le vol transatlantique d'Italo Balbo. Notamment grâce aux conceptions innovantes de Marchetti et à l'importante organisation de production de Savoia Marchetti, l'entreprise occupa durant ces années plus de 5.000 employés.
En plus de l'utilisation innovante des métaux légers, à partir du MVT de 1917, Marchetti, en tant que capitaine de l'industrie opérant sur le marché mondial, conscient du caractère stratégique des approvisionnements et de la continuité de production, était un spécialiste de l'utilisation de matériaux non stratégiques, c'est-à-dire les matériaux que l'Italie pourrait obtenir sans recourir à des importations extérieures, comme c'était le cas pour les métaux. Ses avions étaient conçus avec une utilisation judicieuse du contreplaqué et des bois de différents types couplés selon les caractéristiques d'élasticité ou de rigidité souhaitées. L'utilisation de structures métalliques était strictement reléguée à des fins structurelles, mais jamais de manière intensive c'est seulement dans les derniers modèles S.M. que progressivement, des constructions entièrement métalliques furent envisagées, comme pour les SM.133 et SM.10X, des projets qui ne furent jamais achevés.
L'ingénieur Alessandro Marchetti repose à Cori, dans la chapelle Caucci Molara.
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