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Le Dassault Rafale, est un avion militaire français multirôles de 4e génération, conçu et produit par les Avions Marcel Dassault-Bréguet Aviation (AMD-BA, aujourd'hui Dassault Aviation). Cet ambitieux programme d'uniformisation des Armées françaises vise, à l'horizon 2025-2030, à remplacer les 5 types d'aéronefs en service dans l'Armée de l'air et la Marine nationale françaises.
L'Armée de l'air et, dans une moindre mesure, la Marine nationale françaises ont toujours rêvé d'acquérir un avion de combat lourd biréacteur. Au cours des années 1963-1979, Dassault-Bréguet (aujourd'hui Dassault Aviation), le seul constructeur aéronautique français dans le domaine des avions de combat, réalise plusieurs prototypes répondant aux souhaits versatiles de l'État-major. « Contrairement à une opinion répandue », estime l'historien Claude Carlier, universitaire à la Sorbonne et président de l'Institut d'histoire des conflits contemporains, "il n'apparaît pas que l'État-major ait commandé des prototypes pour faire seulement tourner les bureaux d'études. Il a, au contraire, systématiquement envisagé une fabrication en série d'appareils dont il comptait bien s'équiper. Toutefois, il faut remarquer que tous les appareils commandés sur son initiative ont été abandonnés [...], généralement pour des motifs financiers, alors que certains étaient réussis technologiquement."
Les dirigeants français ne sont pas exempts de reproches lorsqu'ils reportent les commandes à cause du contexte électoral, économique ou social, comme on le verra plus bas. "D'un autre côté, les hommes politiques ne savent plus qui croire lors des changements à la tête des armées quand des demandes contradictoires leur sont présentées. En effet, aux divers changements de chefs d'État-major correspond souvent une nouvelle conception des missions. Une nouvelle fois, les programmes à l'étude ou en expérimentation sont soit modifiés, soit purement et simplement annulés".
D'autres experts, comme Pierre Marion, ancien directeur du service de renseignements extérieur français, pointent du doigt « les connivences qui se créent entre firmes d'une part, ingénieurs d'État et officiers d'autre part et qui constituent un réseau occulte détournant les processus de décision ».
Ainsi, en 1963, pour l'Armée de l'air française, il s'agit de posséder un avion d'interception monoplace biréacteur de pénétration à basse altitude tous temps, capable d'interceptions à vitesse supersonique et apte à s'affranchir des longues pistes bétonnées vulnérables aux attaques des avions du Pacte de Varsovie. Avec une vitesse d'approche inférieure à 140 nœuds (260 km/h), le prototype Mirage F2 à aile fixe en flèche, lancé au cas où les prototypes Mirage Balzac V et Mirage IIIV à décollage et atterrissage verticaux (ADAV) développés en 1960 ne donneraient pas satisfaction, répond à ces spécifications. Ce chasseur de moyen tonnage (9,5 t à vide, 18 t à pleine charge) effectue son 1er vol le 12 juin 1966 avant d'être préféré en 1973 au plus léger Mirage F1 développé sur fonds propres par Dassault-Bréguet et qui devait être équipé du nouveau réacteur Snecma M53.
Les demandes changent à nouveau en 1964. Pour l'Armée de l'air, la Marine nationale françaises, voire la Royal Air Force, il s'agit d'acquérir un appareil à géométrie variable, technologie alors à la mode (voir par exemple le F-111 américain). Dérivé du Mirage F2, le Mirage G4 biréacteur (SNECMA Atar 9 K 50 ou Pratt & Whitney/Snecma TF-306) est multirôle puisqu'il est destiné à des missions de reconnaissance, d'attaque et de guerre électronique lointaine (RAGEL) soit, sous-entendu, de bombardement stratégique nucléaire ou d'escorte des Mirage IV. Il effectue son 1er vol le 18 mars 1967 avant d'être abandonné l'année suivante.
En 1970, l'État-major modifie une nouvelle fois ses demandes au profit d'un avion d'interception biréacteur moins performant, le Mirage G8, qui effectue son 1er vol le 8 mai 1971 (biplace) puis le 13 juillet 1972 (monoplace). En mai 1972, s'apercevant que la flèche variable n'est intéressante que pour les missions de pénétration à basse altitude, ce dernier abandonne le programme et rédige la fiche programme de l'Avion de combat du futur (ACF).
En 1970, la Cour des comptes estime à 2,3 milliards de francs sur 10 ans le coût de l'annulation successive des différents programmes.
Les vicissitudes du programme français ACF (1972-1975)
L'ACF de supériorité aérienne multirôle est destiné à assurer à l'horizon 1990 la succession du Mirage IIIV, du Mirage F1, du Mirage IV et du Jaguar, dont la version navalisée n'a pas convaincu pour remplacer les F-8 Crusader.
L'ACF offre le choix entre deux projets à aile delta, entrées d'air semi-circulaire, commandes de vol électriques et utilisation de matériaux composites (carbone) : le monoréacteur Mirage 2000 et le biréacteur lourd Super Mirage 4000, équivalent au F-15 Eagle et qui possède des plans canard et a cette fois-ci clairement la préférence de l'État-major.
En juin 1975, la construction des prototypes, pourtant quasiment achevée, est stoppée devant l'ampleur financière du programme ACF. En juillet, l'État-major demande le retour à la supériorité aérienne, donc à un avion d'interception doté d'un radar simplifié. En décembre, le président de la République française Valéry Giscard d'Estaing décide de financer le Mirage 2000 et laisse à l'avionneur le soin de développer sur fonds propres en vue d'exportations le Super Mirage 4000 avec l'aide des équipementiers, l'État "prêtant" parcimonieusement les réacteurs. Le premier effectue son vol d'essai le 10 mars 1978, le second le 9 mars 1979, tous deux motorisés par le Snecma M53.
En décembre 1977, l'Armée de l'air demande à la Direction des constructions aéronautiques du ministère de la Défense français de conduire une réflexion sur un Avion de combat tactique (ACT) éventuellement construit en coopération. Huit années (1977-1985) sont nécessaires à la France, à la RFA et au Royaume-Uni pour s'entendre sur des besoins communs, sur un calendrier et sur la configuration technique de l'avion de combat européen.
Dès 1977, les industriels AMD-BA et Dornier, qui avaient collaboré sur l'avion de patrouille maritime Bréguet Atlantic comme sur l'avion d'entraînement Alpha Jet, s'entendent sur une future coopération, toutefois sans appui de leurs gouvernements respectifs. Finalement, des discussions tripartites à plus haut niveau s'engagent sur les besoins: un chasseur-bombardier pour la France, un intercepteur destiné à succéder aux F-4 pour la RFA et le Royaume-Uni. Rapidement, ce dernier, qui a décidé le développement d'une version d'interception à long rayon d'action (Air Defense Version) du Tornado pour remplacer ses Jaguar, semble se rapprocher des vues françaises.
AMD-BA obtient un premier marché d'étude le 30 octobre 1978 pour l'étude d'un appareil de défense aérienne et d'attaque destiné à l'Armée de l'air puis un second pour un appareil destiné à la Marine nationale française, l'Avion de combat marine (ACM) le 22 décembre 1978. À partir de cette date, l'ONERA étudie en soufflerie la manœuvrabilité et l'aérodynamique du "projet Rapace".
Les études françaises comme bipartites (European Combat Fighter) se poursuivent pour aboutir à la suite d'un colloque d'octobre 1979 à Bruxelles, au choix par les aviations militaires d'Europe de l'Ouest et les industriels (AMD-BA, MBB, British Aerospace) d'un biréacteur multirôle à aile delta, équipé de plans canard et de commandes électriques, d'une vitesse de Mach 2, d'un plafond de 15 000 mètres… et devant être disponible en 1992.
Cependant, des divergences se font déjà jour sur la masse de l'appareil, sa motorisation et, dans une moindre mesure, son avionique :
Pour la France, un appareil de 8,5 tonnes propulsé par 2 Snecma M88 ;
Ainsi, trois maquettes 1/1 statiques sont présentées aux salons aéronautiques:
L'Avion de combat tactique-92 (ACT 92) de AMD-BA, l'un à aile haute et double dérive, l'autre à aile basse en double flèche et plans canard (au design proche du Mirage 4000) au 13e salon IFA de Hanovre de 1980;
En septembre 1982, lors du salon de Farnborough, le ministère de la Défense britannique annonce qu'il « aiderait » à financer le programme ACA et invite les autres partenaires européens à se joindre à lui en vue de la construction d'un démonstrateur Experimental Aircraft Program (EAP) ». Le 12 décembre 1982, le ministre de la défense français Charles Hernu annonce à l'Assemblée nationale française que « la France construira seule si nécessaire l'ACX », dont les études sont lancées, et fait la même proposition aux industriels européens. En fait, chacun cherche à rallier la RFA à son propre programme à la faveur des liens tissés avec MBB.
1983 voit les lancements officiels de l'Avion de Combat eXpérimental (ACX) français (le 13 avril) et de l'EAP britannique (en mai), qui intègre les études du TFK-90 allemand. Le cahier des charges des deux prototypes répond aux spécifications de 1979 avec une utilisation intensive de matériaux composites tels les fibres de carbone, le titane, plus, pour l'ACX, de fibres d'aramide (Kevlar) et l'alliage aluminium-lithium. L'ACX possède, en outre, l'expérience de AMD-BA en matière de commandes de vol électriques « pleine autorité » qu'il est le premier à développer en Europe de 1975 (Mirage 2000) à 1986, date du vol d'essai de l'ACX.
Néanmoins, la coopération -« de façade » pronostiquent certains- est toujours de mise avec la signature de deux protocoles d'accord, le 1er en décembre 1983, le 2e en octobre 1984 où l'on discerne que l'unanimité est battue en brèche par les exigences inconciliables de ce club des 5 (France, RFA, Royaume-Uni, Italie et Espagne), qui reconstitue le groupement Panavia. Pour surmonter les dissensions, et alors que AMD-BA plaide pour un maître d'œuvre unique, la partie britannique veut bien, à ce que l'on en sait, lui abandonner la conception de la cellule à condition que Turbo-Union obtienne celle du moteur, le RB-199 du Tornado ou, éventuellement, d'un dérivé. Hélas, dès septembre 1983, Snecma a développé un nouveau réacteur, le M88 et il est exclu pour la France, à la fois de confiner la société aux moteurs civils (tels le CFM56) ou d'envisager deux motorisations pour l'EFA. En août 1985, le ministre de la Défense français Charles Hernu annonce au sommet de Turin le retrait de la France du programme EFA, aidé en cela par les déclarations d'un énième chef d'État-major de l'Armée de l'air française en faveur d'un avion de moins de 9 tonnes et celles de AMD-BA, qui n'en finit pas d'égréner le leitmotive voulant que la coopération sans maître d'œuvre unique, signifie l'étouffement de l'industrie aéronautique française.
Le démonstrateur de l'ACX, dénommé Rafale A, et construit en moins d'un an et demi, est présenté le 13 décembre 1985 à Saint-Cloud en présence de Marcel Dassault.
Le Rafale A effectue son premier vol le 4 juillet 1986 au centre d'essais de la DGA sur la BA 125 à Istres avec 2 réacteurs General Electric F404. Devant être multirôle et embarqué sur porte-avion, il doit être capable d'évoluer à haute altitude comme en suivi de terrain. Par rapport à l'ACX, le démonstrateur est équipé d'une aile en double delta semi-basse, d'une dérive plus haute, d'entrées d'air semi-ventrales sans les « souris » des Mirage IIIV, 2000 et 4000, de plans canard placés en arrière du cockpit pour une meilleure visibilité du pilote. Cette combinaison de plans canard actifs (qui font office de gouverne de profondeur) et de l'aile permet à la fois un rapport portance/trainée et une incidence (l'angle sous lequel le vent vient frapper le profil) élevées. Sa première présentation en vol a lieu au salon du Bourget, le 13 juin 1991. Il est retiré du service à l'issue de son 42e vol.
En février 1987, le président de la République François Mitterrand annonce le lancement d'un avion opérationnel dérivé du Rafale A, puis en juin, au salon du Bourget, précise qu'il équipera l'Armée de l'air et la Marine nationale françaises. Cette dernière ne veut apparemment pas du Rafale M qui arrivera trop tard pour remplacer ses F-8 Crusader datant de 1964, et étudie la transformation, qui se serait révélée peu fiable, de quelques Super Étendard d'attaque datant de dix ans (mais dont les études remontent à 1953) en avions d'interception. En dépit de 7 appontages simulés du Rafale A sur le Clémenceau le 30 avril 1987, de 85 autres sur le Foch du 4 au 8 juillet 1988, de 124 appontages simulés à Istres et 160 à Nîmes-Garons, sa préférence va cependant à la location ou l'achat "sur étagère" d'une trentaine de F/A 18 Hornet d'occasion qui ont fait leurs preuves sur les porte-avions américains. En 1988, à la suite d'un rapport de l'Assemblée nationale française, les critiques de la presse sur "le gouffre à milliards" ou le "Mirage du Rafale" puis la sortie du Premier ministre Michel Rocard sur le « sinistre industriel », les industriels sont enjoints de participer à hauteur de 25 % aux frais de développement, soit 40 milliards de francs, qu'ils devraient récupérer à moyen terme à l'export. Une décision de retrait de la Marine nationale du programme, qu'elle finance à hauteur de 20 %, aurait vraisemblablement été catastrophique pour les industriels du GIE Avion de Combat Européen (ACE) et la R&D française, comme le précise un nouveau rapport de de l'assemblée nationale: la Marine a essayé "à tout prix [de] disposer d'un avion spécifique et surtout différent de celui de l'armée de l'air. Ces errements passés avaient été poussés jusqu'à l'absurde à la fin des années 1980, avec la proposition d'achat des F-18 pour le porte-avions au risque d'affaiblir l'outil de souveraineté, la cohérence du dispositif aérien et l'industrie aéronautique française". Après que Marcel Dassault se fâche, il est décidé une prolongation de 17 F-8 Crusader pour 800 millions de francs et la transformation de 71 Super-Étendard en version modernisée (SEM) pour un montant inconnu. En 1990, au moment de la guerre du Golfe, même François Mitterrand aurait regretté ce choix: "Je reconnais que j'ai commis une grave erreur […]. J'aurais dû opter pour le F-18. Aujourd'hui, je préconiserais l'achat d'appareils américains, même si cela devait déplaire à monsieur Dassault."
Le démonstrateur Rafale A, après avoir passé Mach 2 sur General Electric F404 au cours de son 93e vol (le 4 mars 1987), simulé des appontages sur le Clémenceau (le 30 avril 1987) à vitesse minimale, effectué un 460e vol avec un réacteur F404 à gauche et un Snecma M88 à droite (27 février 1990) est retiré des essais après 867 vols (le 24 janvier 1994).
Le lancement du programme a lieu le 26 janvier 1988 par un comité interministériel tandis que le contrat de développement est signé le 21 avril 1988. A cette date, AMD-BA (avec 4 prototypes), la Snecma (le réacteur M88-2), Thomson-CSF (le radar RBE2, un nouveau système de contre-mesures SPECTRA) et Dassault Systèmes passent en phase de réalisation des matériels de présérie.
Le démonstrateur Rafale A donne naissance à 4 prototypes :
Le Rafale C 01, qui arbore une livrée noire suggérant la furtivité, est quelque peu différent du démonstrateur Rafale A. La compacité du réacteur M88 par rapport au F404 permet tout d'abord d'alléger le prototype d'une tonne (8,5 contre 9,5 tonnes) en réduisant sa longueur d'un mètre, son envergure de 1,15 mètre et sa surface alaire de 2 m². Au niveau de l'aérodynamisme, la voilure est elle même simplifiée, revenant à l'aile delta simple de l'ACX, prolongée par un apex (le point le plus éloigné d'un triangle) vers les entrées d'air. L'empennage est raccourci et sa jonction avec le fuselage est revue, déplaçant l'entrée d'air auxiliaire du pied de l'empennage (typique du Tornado et du Typhoon) vers la canopée. En vue de l'intégration du système de guerre électronique SPECTRA, il est muni à la façon des Mirage 2000 d'un ballonnet tandis que les plans canard sont modifiés et servent d'aérofreins. La pointe avant est plus large, afin d'y loger le radar RBE2, mais surtout inclinée vers le bas pour faciliter la visibilité lors des appontages. Enfin, l'espace entre les réacteurs est élargi.
Les Rafale M 01 et M 02 présentent une livrée grise et sont identiques à 90 % au Rafale C 01. Ainsi, ils en conservent l'aile fixe, contrairement aux traditions de l'aviation navale française qui met alors en service des aéronefs aux extrémités d'aile repliables.
Les trains d'atterrissage principaux Messier-Dowty sont renforcés pour absorber une énergie verticale d'appontage correspondant à une vitesse de 6,5 mètres par seconde (soit 23,4 km/h). Pour l'envol à partir d'un porte-avions, le choix d'une barre de catapultage à la place des élingues accrochées au fuselage oblige à renforcer également le caisson du train avant (en titane et acier haute résistance), plus sollicité. Son amortisseur est doté d'un dispositif dit « jump strut » qui permet d'emmagasiner de l'énergie lors du catapultage et de la restituer en bout de pont d'envol. La technologie du train d'atterrissage avant (à laquelle s'ajoute des astuces comme la rotation à 360° des roues à l'arrêt ou de +/- 75° lors de la rentrée) et son encombrement obligent à réduire les points d'emport d'armement de 14 à 13 par rapport au C 01.
Les Rafale M 01 et M 02 sont, en outre, dotés d'une crosse d'appontage plus lourde que celle utilisée pour les atterrissages d'urgence du Rafale C 01, d'une échelle télescopique repliable dans le fuselage, de deux batteries au lieu d'une et, en bout de dérive, du système inertiel infra-rouge (hybridé GPS) d'alignement à la mer TELEMIR de Sagem Défense Sécurité.
Le Rafale B 01, qui propose une livrée camouflage, est identique à 90 % au Rafale C 01. Il est cependant plus lourd de 700 kg et sa capacité en carburant est réduite de 500 litres. L'entrée d'air du circuit de refroidissement est modifiée pour loger le 2e poste de pilotage, identique au 1er et interchangeable, indispensable aux complexes missions de pénétration.
Le coût du programme Rafale est de 33,274 milliards d'euros pour 294 avions (études, production, soutien, etc.). Le coût moyen d'un Rafale (toutes versions confondues) est d'environ 113 millions d'euros (contre 175 millions d'euros pour un Eurofighter Typhoon).
Pour la Cour des comptes, son coût de soutien est en décembre 2004 de 35.000 euros à l'heure de vol et devrait, selon le ministère de la Défense, diminuer à 10.000 euros à l'heure de vol pour le Rafale Air et 7.000 pour le Rafale M en 2012.
Le coût d'un kilo d'armement s'élèverait à environ 3.400 euros pour le Rafale tandis qu'il est de 11.900 dollars pour le F-35 (JSF) et de 50.935 dollars pour le F-22, respectivement selon le coût et la capacité de chacun d'entre eux;
En 1988, le 1er vol d'un appareil de série est prévu pour fin 1995 avec une livraison à partir de 1996. En 1990, la formation du 1er escadron de l'Armée de l'air est repoussée de 1996 à 1999. En 1992, elle est reportée à 2000, tandis que les besoins seront révisés à la baisse. Au lieu de 336 appareils (225 monoplaces C et 25 biplaces B pour l'Armée de l'air; 86 pour la Marine nationale) seuls 294 Rafale sont prévus pour les armées françaises: 234 pour l'Armée de l'air (dont 95 monoplaces C et 139 biplaces B) et 60 monoplaces M pour la Marine nationale. De 1994 à 2000, la mise en service glisse chaque année d'un an supplémentaire, si bien que le 11 avril 1996, Dassault Aviation suspend sans préavis l'industrialisation du Rafale, faute de financement de l'État.
La première unité équipée de Rafale, la flottille 12F de l'aviation navale de la BAN de Landivisiau, l'est le 18 mai 2001 mais demeure 3 ans en phase d'expérimentation, si bien que l'unité n'est opérationnelle que le 25 juin 2004.
La première unité de Armée de l'air, l'escadron de chasse 1/7 Provence de la BA 113 de Saint-Dizier, sera opérationnelle en juin 2006.
Le Rafale de série est un avion semi-furtif, utilisant 50% de matériaux composites (déjà présents sur l'ACX). Il possède une aile delta à flèche modérée et grand allongement (48° au lieu de 58° pour le Mirage 2000, d'où une grande finesse d'aile). Montée en position moyenne sur le fuselage, elle est dotée de petits apex (Leading Edge Root eXtension) à 72°, des élevons et un bord d'attaque pointu. De grands plans canard sont situés à proximité et au dessus de l'aile et procurent le meilleur compromis, quelles que soit le profil de charge ou la masse d'armements. Le Rafale dispose d'un système de commandes de vol électriques en fibre optique (CDVO ou fly-by-light) à plusieurs niveaux de redondance (trois chaînes numériques pouvant être secourues par une chaîne analogiques, le tout alimenté par différentes sources électriques) permettant une parfaite manœuvrabilité, notamment en missions de supériorité aérienne et de pénétration. La cellule est conçue pour 7.000 heures de vol et dispose d'un système de diagnostic de 95% des pannes, l'IHUMS (Integrated Health and Usage Monitoring System). Le banc d'essai aérotransportable et embarqué "Mermoz" permet de tester une cinquantaine de cartes électroniques (dont 18 Line Replaceable Units disponibles dans le commerce) et leur remplacement rapide.
Confort de pilotage
Le siège éjectable Martin-Baker Mk F16F zéro/zéro à haute vélocité, doté d'un parachute GQ Type 5000, est très incliné. De 32° sur le prototype Rafale A, l'inclinaison est de 29° sur la Rafale de série afin de donner au pilote (même le plus petit) un accès aux instruments et une vision optimale et de réduire la distance verticale entre son cœur et son cerveau et faciliter ainsi la tenue des fortes accélération (9g). Avec un angle d'attaque maximal d'environ 30°, le pilote bénéficie donc d'une inclinaison de 59° et ne ressent que 8g (voire 7g grâce à sa combinaison);
La poignée des gaz à 24 interrupteurs et commutateurs (à gauche) et le manche à 13 (à droite) disposent chacun d'un reposoir pour les avant-bras et sont de type 3M (Mains sur manette et manche ou Hands On Throttle And Stick, HOTAS), permettant au pilote de ne jamais relâcher les commandes pour dialoguer avec le Système de navigation et d'attaque (SNA);
Le générateur d'oxygène embarqué OBOGS (On-Board Oxygen Generation System) d'Air Liquide est un tamis moléculaire qui sert à augmenter la teneur en oxygène de l'air prélevé au niveau d'un compresseur du moteur afin qu'il soit fourni directement aux pilotes. Avec l'OBOGS, la production d'oxygène est quasiment infinie et facilite la logistique (pas de production au sol, ni de chargement et d'installation des bouteilles à bord, etc).
La visualisation tête haute (VTH) holographique de type Head-Up Display d'un champ de vision de 30 x 22° est l'outil de pilotage à court terme du décollage à l'atterrissage en passant par toutes les phases intermédiaires (y compris combat). Il affiche des informations sur la vitesse, l'altitude, l'assiette, le cap, l'horizon artificiel, l'angle d'attaque, le temps de vol effectué, les alarmes provenant d'un capteur infrarouge, le temps de vol à parcourir des MICA, la décélération, etc). À noter que le navigateur d'un Rafale B dispose d'une copie de la VTH du pilote;
La visualisation tête moyenne (VTM) présente la situation tactique sur un écran à cristaux liquides couleur de 25,4 x 25,4 cm (10 pouces) placé juste en dessous et à proximité de la VTH, d'une résolution de 1000 x 1000 et d'un champ de 20 x 20°. Il affiche une synthèse des différents capteurs (en particulier l'enveloppe de tir du SCALP-EG et des MICA, superposée à une cartographie synthétique). La VTM comprend également deux écrans à cristaux liquides couleur, tactiles et interchangeables de 15 x 15 cm, placés à gauche (plutôt dédié à la navigation) et à droite (plutôt dédié à l'armement) de l'écran principal;
Le viseur de casque (Head-mounted display) Sextant Avionique (aujourd'hui Thales Avionics)-Intertechnique TopSight E est léger (1,45 kg) et procure à l'œil droit du pilote un angle de vue de 20°, ainsi que des visualisations graphiques générées par la cible et l'instrumentation de l'appareil;
Le Rafale est muni de 14 points d'emport externes (13 pour la version marine) lui donnant une capacité d'emport maximale de 9.500 kg. Il est capable d'emporter une large gamme d'armements, déjà testés ou en service, conformes à l'accord de normalisation OTAN (STANAG) 1760. Parmi eux, citons:
Armement air-air
Un canon Nexter DEFA 30 M791 monotube de 30 mm et 120 kg, placé sous l'apex de l'aile droite, comprenant 125 obus de type OPIT (Obus Perforant Incendiaire Traçant) pour une cadence de tir de 2.500 obus/minute. Bien que gardant la dénomination DEFA, ce canon est très différent de ceux qui équipent les avions français depuis les années 1950;
Les missiles MBDA MICA (Missile d'Interception de Combat et d'Autodefense) tire et oublie (Fire And Forget) à moyenne portée ou d'autodéfense à courte portée, guidage électromagnétique ou infrarouge de 3e génération d'une portée maximum de 80 km. Peut être utilisé avec 4 modes de tir : Liaison avion-missile (LAM) longue portée, longue portée sans LAM, courte portée avec autodirecteur accroché sur la cible avant départ ou après la départ avec un fort dépointage sur coordonnées L16 (ennemi dans les 6 heures);
Le missile MBDA METEOR à longue portée, guidage inertiel et radar de 3e génération et doté d'un statoréacteur, d'une portée de l'ordre de 120 km et possédant un très grand NEZ (No-Escape Zone, soit la distance à laquelle la cible n'a théoriquement aucune chance de s'en sortir). Il devrait entrer en service en 2012.
Armement air-sol
Armement air-mer
Le missile MBDA tire et oublie (Fire And Forget) Exocet AM39 B2 à moyenne portée, guidage inertiel et radar ;
La nacelle de reconnaissance Thales tous temps Reco NG de 1.300 kg pour la très basse (BA) à la haute/moyenne altitude (HA/MA) fonctionnant respectivement en infrarouge et en visible (TV) permettant la visualisation par les pilotes d'objectifs hors de portée visuelle jusqu'à 60 nautiques.
Le Rafale comprend 5 configurations type selon les profils de missions:
Snecma débute les essais du réacteur M88-2 en janvier 1984, soit 8 mois à peine après le livraison à l'Armée de l'air du 1er Mirage 2000, équipé du réacteur M53. Le M88-2, moteur modulaire entièrement nouveau à double corps et double flux, d'une longueur de 3,53 mètres, d'un diamètre de 69,3 cm et d'une masse de 897 kg, est développé spécialement pour le Rafale. Compact, il délivre 50 kN de poussée à sec et 75 kN avec postcombustion et offre un rapport poussée/masse élevé et de fortes accélérations. Le M88-2 doit s'adapter au vol à basse altitude à faible consommation spécifique (et possède donc un fort taux de compression de 24,5 et des composants au rendement élevé) comme au vol à haute altitude à forte poussée spécifique (et possède donc un faible taux de dilution de 0,3).
À cet effet, les innovations suivantes sont employées:
Le moteur est régulé automatiquement à pleine autorité redondante (FADEC) par deux calculateurs, ce qui permet un pilotage sans restriction (démarrage des deux moteurs en deux minutes, et passage à la postcombustion en trois secondes) et une maintenance facilitée. Le M88-2 bénéficie enfin d'une surface équivalente radar (SER) et signature infrarouge (SIR) réduites.
La qualification du M88-2 est obtenue le 30 septembre 1992 après 500 heures de vol.
Le radar RBE2
Le radar de bord Thales-Dassault Electronique (aujourd'hui Dassault Systèmes) RBE2 (Radar à balayage électronique 2 plans) de 270 kg permet de suivre plusieurs cibles simultanément grâce à son antenne électronique passive (Passive Electronicaly Scanned Array ou PESA) qui n'est plus limitée par la vitesse du balayage mécanique:
En déphasant les signaux émis, le faisceau d'onde mobile permet de suivre jusqu'à 40 pistes très éloignées les unes des autres (dont 8 avec poursuite renforcée à 100 km de distance) avec identification Friend or Foe (IFF) automatique et de basculer presque simultanément du mode air-sol au mode air-air;
En évitant le terrain, il est capable 10 km en amont et sur 120°, de mettre en œuvre les fonctions de navigation, cartographie 2D et 3D, recherche et attaque de cibles terrestres ou maritimes, fixes ou mobiles.
L'Optronique secteur frontal
L'Optronique secteur frontal (OSF) est un système visuel passif composé:
Le capteur SPECTRA
le capteur de guerre électronique Thales-MBDA SPECTRA (Système de Protection et d'Evitement des Conduites de Tir pour RAfale) de 250 kg est le système d'autoprotection du Rafale. Complètement intégré dans la cellule et passif, il assure une veille dans tous les spectres sur 360°:
La liaison 16
Si elle n'est pas à proprement parler un capteur, la liaison de donnée tactique OTAN L16 utilise un terminal MIDS-LVT (Multi-function Information Distribution System-Low Volume Terminal) de 29 kg qui permet au Rafale d'échanger sans l'utilisation de la voix des données tactiques complexes entre unités militaires aériennes, terrestres et maritimes dans le cadre d'une Network Centric Warfare (guerre en réseau infocentrée), le tout à 100 kbits/s. Le Rafale est doté d'une fusion de données complètement intégrée au système d'arme. Elle fusionne les informations L16 (pistes des équipiers, messages PPLI (Precise Participant Location and Identification), pistes de surveillance provenant d'un centre de commandement et de contrôle) aux pistes des capteurs internes (RBE2, OSF IR ou TV, SPECTRA).
Le Rafale est donc interopérable avec toutes les plateformes Liaison 16 et peut s'insérer dans n'importe quel théâtre d'opération interallié OTAN.
Du 9 au 19 juin 2002, en pleine crise entre l'Inde et le Pakistan, les Rafale embarqués à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle effectuent en mer d'Oman leurs premiers entraînements réels au combat dissymétrique (Dissymetric Air Combat Training) armés de missiles air-air, en collaboration avec des F-14 et F-18 de l'US Navy;
Du 4 février au 15 avril 2003, des exercices sont effectués entre les porte-avions Charles-de-Gaulle et USS Harry Truman au large de la Crète.
Afghanistan
À partir du 12 mars 2007, trois Rafale de l'armée de l'Air basés à Douchanbé au Tadjikistan et trois autres de la Marine nationale déployés à bord du Charles de Gaulle débutent des opérations de soutien aux forces en Afghanistan. Ces appareils sont modifiés en urgence pour pouvoir larguer des bombes à guidage laser, ce qui n'était pas prévu dans la version F2. Toutefois, ils ne sont pas autonomes et doivent compter sur les Mirage 2000 ou les Super-Étendard pour "illuminer" la cible.
Le 28 mars 2007, un Rafale M F2 de la Marine nationale largue une bombe guidée laser GBU-12 Paveway II de 277 kg à la demande des troupes néerlandaises, tandis que le 1er avril 2007, c'est au tour d'un Rafale B F2 de l'escadron de chasse 1/7 Provence de tirer une bombe guidée laser GBU-12 contre une grotte présumée abriter des Talibans dans la région de Helmand. Dès le 8 février 2008, trois Rafale (des B F2 pendant le premier détachement puis des C F2 équipés de l'AASM pendant le second), sont déployés sur la base de Kandahar en Afghanistan où ils rejoignent les trois Mirage 2000 D présents depuis le 26 septembre 2007 et remplacent les trois Mirage F1CR présents depuis le 29 octobre 2007;
À partir du 13 janvier 2009, trois Rafale de l'escadron de chasse 1/7 Provence de la base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson sont stationnés sur la base aérienne de Kandahar en Afghanistan, où ils relèvent trois Mirage 2000 D.
Libye
À partir du 19 mars 2011, des Rafale de l'Armée de l'air et de l'Aviation navale françaises participent à l'opération Harmattan en Libye dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies, dont l'objet est la protection des civils pris sous le feu des forces du colonel Khadafi et l'application d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Le Rafale est le premier appareil à effectuer une frappe offensive en Libye, notamment en détruisant un blindé à plus de 50 km de distance avec une munition AASM.
Le 24 mars 2011, un Rafale détruit au sol un Soko G-2 Galeb libyen alors qu'il venait d’atterrir à une distance de 55 km.
Toujours dans le cadre de cette résolution, les Rafale français ont été impliqués dans des missions de bombardement contre les forces pro-Kadhafi et sont également crédités d'au moins quatre autres destructions d'avions et d'hélicoptères au sol.
Pendant les 226 jours de l'opération, 1039 sorties et 4.539 heures de vol ont été réalisées par les Rafale de l'armée de l'air, 616 sorties et 2 364 heures de vol par ceux de la Marine. Environ 45 % des sorties, soit 850, concernaient des missions offensives, réparties approximativement de la manière suivante : environ la moitié ont donné lieu à des tirs d'armements, 45 % pour la reconnaissance et 10 % pour des missions de ravitaillement en vol, menées par les Rafale M en configuration "nounou Texaco" 2 bidons de 2 000 litres (la configuration "super nounou" de 4 bidons de 2.000 litres n'a jamais été nécessaire en raison de la proximité du champ de bataille).
Sans ravitaillement en vol le Rafale peut patrouiller 3 h 15 à 150 km de sa base, contre 2 h 30 pour le Typhoon et 1 h 15 pour le Gripen, caractéristiques qui ont été très utiles lors de l'application de la résolution 1973 de l'ONU en Libye. La maintenance ayant été optimisée dès la conception, seules 310 personnes ont été nécessaires pour les 16 appareils de l'armée de l'air avec un taux de disponibilité remarquable de 95 %.
La confiance des instances décisionnelles dans les capacités SPECTRA était telle que les pilotes français commencèrent les opérations sans avoir besoin de soutien aérien SEAD ou de bombardement préalable par des missiles de croisière.
Mali
Au cours de l'opération Serval, 2 Rafale B et 1 Rafale C de la base de Saint-Dizier, ainsi que 3 Rafale C de la base de Mont-de-Marsan, ont été transférés à la base aérienne de N'Djamena pour mener des missions de bombardement contre les rebelles islamistes du nord du Mali. Après la relève des Mirage F1 CR le 8 mars 2013, les forces aériennes basées à la base aérienne de N'Djamena sont exclusivement composées de huit Rafale.
Le 6 décembre 2007 vers 18 h 20, le Rafale B no 316 immatriculé 7-HL ayant décollé de la BA 113 de Saint-Dizier (France) s'écrase dans une zone boisée de la commune de Neuvic (France), lors d'un vol d'entraînement d'une patrouille d'avions de l'escadron de chasse 1/7 Provence. L'appareil évoluait en no 2 à 4.000 m d'altitude puis a disparu des écrans radar à 1.500 m d'altitude en sortant d'un virage serré à environ 800 km/h. Il n'y avait qu'un seul pilote à bord qui ne s'est pas éjecté. Le Rafale volait non armé, de nuit et par temps de pluie. Les premières conclusions de l'enquête imputent l'accident à une « désorientation spatiale » du pilote qui aurait mal apprécié la position et l'orientation réelle de son avion.
Le 22 mai 2008 à 10 h 34 par temps de pluie, le Rafale M no 16 de la flottille 12F de l'aviation navale sort de la piste ouest de la BAN Lann-Bihoué lors de son atterrissage, franchissant une route et un talus sans que son train cède. Le pilote s'éjecte sans être blessé. L'avion est rapidement réparé et reprend son service quelques semaines plus tard.
Le 24 septembre 2009 à 18 h 9, les Rafale M no 22 et no 25 de la flottille 12F de l'aviation navale qui s'apprêtaient à regagner le porte-avions Charles de Gaulle après un vol d'essai, s'abîment en mer dans le golfe du Lion, à environ 30 kilomètres à l'est de Perpignan, à la suite d'une collision en vol entre les deux appareils due, selon le Bureau enquêtes accident de la Défense (BEAD), à un « facteur humain ». Un des pilotes, le capitaine de corvette Yann Beaufils, a pu s'éjecter et a été secouru. Le second pilote, le capitaine de frégate (R) François Duflot, est mort.
Le 28 novembre 2010 le Rafale M no 18 (standard F3) de la flottille 12F opérant depuis le porte-avions Charles de Gaulle dans le cadre de la mission Agapanthe 2010 s'est abîmé au large des côtes pakistanaises ; le pilote a réussi à s'éjecter. Un problème de gestion de carburant serait à l’origine du crash.
Le 2 juillet 2012, en début d’après-midi, lors d’un entraînement au combat aérien avec un F-18 du porte-avions américain USS Eisenhower, au large de côtes espagnoles, en Méditerranée, le pilote du Rafale Marine no 24 de la flottille 12F de l'aviation navale basée à Landivisiau s’est éjecté en mer. Le pilote français a été récupéré, conscient, par un Pedro US (un hélicoptère américain de sauvetage) et a été transféré à bord du porte-avions français Charles de Gaulle où il a été pris en charge par l’équipe médicale.
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