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Le Martin 167 est un avion militaire américain utilisé durant la Seconde Guerre mondiale pour des missions de bombardements et de reconnaissance aérienne principalement par les forces britanniques et françaises libres. Il est également connu sous sa désignation de Maryland qu'il porta dans la Royal Air Force.
En 1936, l'US Army Air Corps fit savoir qu'elle recherchait un bimoteur de bombardement léger et d'attaque au sol destiné à ses unités de première ligne. Il s'agissait en fait de remplacer les Curtiss A-18, des avions qui n'avaient jamais réussi à convaincre les aviateurs militaires américains. Plusieurs avions furent alors mis sur les rangs : le Douglas DB-7, le Martin 167, le North American NA-40 et le Stearman X-100. Ces avions furent respectivement désignés XA-20, XA-22, XB-25, et XA-21. Si le dernier fut rapidement éliminé, il en fut tout autrement des trois autres qui firent l'objet d'une production en série.
Le XA-22 fut testé par l'US Army Air Corps pour servir d'avion de reconnaissance aérienne armée, toutefois il fut considéré comme trop léger et finalement rejeté. Néanmoins les ingénieurs de Martin développèrent le XA-23, un avion modifié en profondeur qui préfigurait le Martin A-30 et RA-30.
En février 1939 une mission d'achat franco-britannique arriva aux États-Unis avec l'intention d'acquérir divers matériels militaires afin de moderniser leurs forces armées et aériennes respectives. Le Martin 167 leur fut présenté, et l'avion intéressa grandement les responsables de l'armée de l'air française présents. L'avion fut commandé en trois sous-séries différentes en tant que Martin 167F (F pour France) avec six mitrailleuses Darne de calibre 7,5 mm en lieu et place des quatre Browning 1919A d'origine du XA-22 et une capacité en carburant de deux réservoirs de 255 gallons US, soit 1.930 litres.
La RAF de son côté passa commande d'une version de reconnaissance armée désignée Martin 167B et armée de six à huit mitrailleuses Browning 1919A de calibre 7,7 mm. Comme les avions destinés à la France, ceux vendus aux Britanniques emportaient 800 kg de bombes en soute.
Les premières versions de série du Martin 167F entrèrent en service au sein des Groupes de bombardement I/32, I/34, et II/36 dès janvier 1940. Ils furent rapidement employés pour des missions de patrouille armée le long des frontières entre la France et l'Allemagne. Par la suite certains Groupes de reconnaissance reçurent également des bimoteurs Martin 167F. Après le début de l'invasion de la France par les forces du IIIe Reich les bombardiers français, aux côtés des LeO 451 furent massivement utilisés pour bombarder les troupes de la Wehrmacht, mais aussi les navires de la Kriegsmarine. Cependant ils ne purent rien contre l'avancée allemande.
Après l'armistice franco-allemand, l'armée de l'air de Vichy disposait encore de quelques unités évoluant sur Martin 167F, principalement pour des missions de reconnaissance. Ces avions furent notamment employés contre les Alliés en Afrique du Nord et dans le détroit de Gibraltar. Lorsque les Anglo-américains lancèrent l'opération Torch, ils se heurtèrent notamment aux unités vichystes volant sur Martin 167F. Toutefois les bombardiers français furent largement surclassés par la chasse alliée et notamment les Grumman Martlet de la Fleet Air Arm. À l'instar des autres aéronefs militaires de Vichy les Martin 167F arboraient des marquages haute visibilité sous la forme de bandes verticales jaunes et rouges. Certains furent mis en œuvre par les pilotes de l'aéronavale.
Plusieurs pilotes refusant l'armistice traversèrent la Manche et rejoignirent en Angleterre le général de Gaulle. Ils formèrent ainsi avec leurs Martin 167F l'embryon des unités de bombardement des FAFL. Ces avions furent notamment employés pour des missions de bombardements contre les navires et les U-Boots patrouillant en Manche et en mer du Nord. Pour cela certains furent adaptés par les Britanniques pour le largage de charges de profondeur voire de torpilles. Les FAFL conservèrent leurs Martin 167F jusqu'en 1945, les remplaçant par des B-26 Marauder conçus et construits par le même avionneur. Certains de ces avions volèrent même durant l'opération Overlord de 1944.
La RAF utilisa ses Martin 167 sous la désignation de Maryland. Les avions commandé ab-initio étaient désignés Maryland Mk.I. Après la capitulation de la France en 1940, un lot de 75 avions était encore à livrer, et le furent à la RAF sous la désignation de Maryland Mk.II. Entre dix et douze avions récupérés également auprès des FAFL furent affectés à des missions d'entraînement en tant que Maryland Mk.IIA. En effet leurs mitrailleuses Darne d'un calibre inconnu des Britanniques les rendaient inaptes aux opérations de combat. Les Maryland Mk.IIA furent donc désarmés. Plusieurs Maryland Mk.I et Mk.II furent basés à Malte et employés pour des missions de harcèlement contre les forces allemandes et italiennes notamment en Cyrénaïque. Plusieurs Maryland firent partie de l'arsenal du Coastal Command.
Sous les couleurs de la Fleet Air Arm, le Martin Maryland est principalement connu pour sa participation dans la traque du cuirassé allemand Bismark, servant d'avion de reconnaissance aux bombardiers-torpilleurs biplans Fairey Swordfish. Ils lancèrent également quelques bombes contre le navire de guerre.
Le troisième utilisateur principal de l'avion fut la South African Air Force qui utilisa ses Maryland Mk.I, strictement similaires à ceux de la RAF, contre les forces allemandes en Méditerranée. L'Espagne franquiste et le IIIe Reich utilisèrent également quelques avions, les Franquistes utilisant deux avions tombés sur leur territoire durant la guerre, tandis que la Luftwaffe réquisitionna des machines françaises pour des missions d'entraînement.
Le Martin 167 se présente sous la forme d'un monoplan bimoteur multiplace de construction mixte faisant appel au bois, au contreplaqué et au métal. Sa propulsion est assurée par deux moteurs en étoile Pratt & Whitney R-1830-SC3G Twin Wasp d'une puissance unitaire de 1.050 chevaux entraînant chacun une hélice tripale. L'aile basse cantilever servait également à la rétraction de la partie avant du train d'atterrissage classique escamotable, tandis qu'une roulette de queue orientable était installée sous l'empennage. Les 800 kg de bombes étaient installées dans une soute située dans le fuselage. Le nez de l'avion était largement vitré pour permettre à l'officier de bombardement de disposer d'un champ visuel large. Suivant les versions, du XA-22 aux plus récentes, l'avion emportait de quatre à huit mitrailleuses fixes et mobiles.
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