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Le Farman F.220 et ses dérivés étaient des monoplans quadrimoteurs à aile haute construits par les ateliers aéronautiques Farman. Sur la base de la configuration push-pull éprouvée par le F.211, la conception a débuté en août 1925 et le premier vol du prototype fut effectué le 26 mai 1932. La variante définitive F.222 fut le plus grand bombardier en opérations en France de l'entre-deux-guerres. Une variante a été conçue comme avion de ligne.
Après avoir testé le seul prototype F.220, Farman opère un certain nombre de modifications, y compris le montage d'une nouvelle dérive. Les positions des mitrailleurs de nez et ventral sont complètement fermées, et les moteurs en "V" sont remplacés par des moteurs en étoile. Le premier exemplaire de cette version, désigné F.221 vole en mai 1933, et sera suivi par dix machines de production livrés à l'Armée de l'Air à partir de juin 1936. Ces machines sont pourvues de tourelles actionnées manuellement pour les trois stations. Pendant ce temps, le prototype F.220 a été vendu à Air France, où il sera baptisé "Le Centaur". Il volera comme avion postal sur la route de l'Atlantique Sud. Suivront quatre appareils similaires construits spécialement pour la compagnie.
La variante F.222 entre en service dans l'armée de l'air au printemps 1937. Evolution par rapport à son prédécesseur, l'avion dispose maintenant d'un train d'atterrissage escamotable. Vingt-quatre avions sont produits avec des fuselages redessinés à l'avant et une augmentation du dièdre sur l'extérieur des ailes. Pendant la seconde guerre mondiale, ces avions seront utilisés dans des raids sur l'Allemagne, puis pour le bombardement de nuit en mai et juin 1940. Trois appareils sont perdus lors de ces opérations.
Le F.223 (redésigné NC.223 quand Farman est intégré dans la SNCAC) incorpore des changements significatifs, y compris une queue double et un fuselage considérablement revu. Le premier prototype est construit pour le transport de courrier sur de longues distances et en octobre 1937, il va établir un record mondial en parcourant 1.000 km avec une charge utile d'une tonne. Le Ministère de l'Air marque son accord pour la production de 8 exemplaires de la variante NC.223.3 qui commence en 1939.
Construction et revêtement entièrement métalliques à l'exception du bord de fuite qui est entièrement entoilé. Aile en trois parties : le caisson central formant la poutre maîtresse, un bord d'attaque et un bord de fuite démontables. Empennage du type normal en croix. Volets de compensation, de direction et de profondeur. Train d'atterrissage rentrant s'escamotant à l'intérieur des fuseaux moteurs. Équipage de 5 à 7 hommes.
Le Farman F.222 fut impliqué dans une opération remarquable effectué par le pilote de chasse français James Denis. Le 20 juin 1940, réalisant que la bataille de France est une défaite, Denis emprunte un Farman F.222 sortant des ateliers de réparations de La Rochelle et décolle du terrain de Saint-Jean-d'Angély. Il atterri en Grande-Bretagne avec 19 autres personnes, pour rejoindre l'armée de l'air française libre, au sein de laquelle il deviendra un as, abattant neuf avions allemands.
Les 3 F.223.4 d'Air France sont réquisitionnés en 1939 et incorporés dans l'aéronautique navale au sein de l'escadrille E5.
L'un d'entre eux, le Jules Verne, est converti en bombardier. Dans la nuit du 10 au 11 mai, lors du déclenchement de la Blitzkrieg, le Farman F.223 no 4 "Jules Verne" bombarde des ponts de Maastricht et, lors de son retour, Aix-la-Chapelle. Les nuits suivantes, des missions sur Walcheren, Aix-la-Chapelle, Flessingue et Anvers sont effectuées. Le 3 juin, le F.223 escorte durant la journée le croiseur Émile Bertin qui transporte les réserves d'or de la Banque de France vers la Martinique. Le 7 juin, le F.223 sous le commandement du capitaine de corvette Henri Dailliére décolle de Mérignac, met le cap vers le Nord, survole ensuite les côtes néerlandaises et danoises à la nuit tombée et, aux environs de minuit, largue huit bombes de 250 kg et quatre-vingts autres de 10 kg sur les faubourgs de Berlin qui est pour la première fois bombardé. Cette opération, avant tout psychologique, sera recommencée trois jours plus tard. Ainsi les corsaires de l'air, comme s'appelaient les membres de l'équipage du commandant Henri Daillière, renouvelleront leurs exploits au cours de leurs 17 missions où le Jules Verne bombardera notamment des usines à Rostock et, le 14 juin, un dépôt de carburant à Marghera, près de Venise, et parviendront à larguer des milliers de tracts antifascistes sur Rome.
Avant sa mort, le 11 octobre 1942, en défendant l'espace aérien de l'Afrique-Occidentale française face aux Britanniques, le commandant Daillière avait demandé à un anonyme de brûler l'appareil pour éviter qu'il ne tombe aux mains des nazis; c'est ce qui fut fait en 1942.
Le Verrier aura un destin plus tragique. En effet, le 27 novembre 1940, alors que Henri Guillaumet vole vers la Syrie, en compagnie de Marcel Reine, autre pionnier de l'Aéropostale, afin d'y amener Jean Chiappe, promu nouveau haut-commissaire de France au Levant, son quadrimoteur Farman d'Air France, bien qu'identifiable aux couleurs jaunes imposées par l'armistice, est abattu par erreur par un chasseur italien au-dessus de la Méditerranée, au large de la Sardaigne, les Italiens étant alors engagés dans une bataille aéronavale contre les Britanniques.
Le Camille Flammarion a, quant à lui, été détruit à Beyrouth le 19 janvier 1941, à la suite d'un atterrissage raté.
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