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Le Dewoitine D.332 "Emeraude" était un prototype trimoteur de transport pour 8 passagers, modèle construit à un seul exemplaire par Émile Dewoitine en 1933. Il réalisa son premier vol le 11 juillet 1933 et établit le record de vitesse entre Paris et Saïgon. L'avion s'écrasa lors de son voyage retour sur une colline du Morvan le 15 janvier 1934.
L'accident
Lors de son voyage retour après une halte à Marignane, il dut se poser à Lyon après avoir lutté contre un vent violent. Il redécolla néanmoins pour Le Bourget en début de soirée, le 15 janvier 1934 et à 19 h 30, le radio Ferdinand Queyrel envoya un message indiquant que l'avion volait à l'altitude de 1.700 mètres et que tout allait bien malgré une tempête de neige. André Launay était aux commandes. Quelques minutes plus tard, L'Émeraude s'écrasait sur une colline du Morvan, sur la commune de Corbigny (Nièvre) et l'épave prit feu. Les dix personnes à bord furent tuées sur le coup.
En 1938, un monument fut érigé non loin du lieu de l'accident. Il est constitué de quatre colonnes pointées vers le ciel adossé à une stèle inclinée. Sur celle-ci sont placés dix médaillons rappelant les noms de chacune des dix victimes. La stèle, large de 26 mètres, représente l'envergure de l'appareil.
Fin 1999, l'association "L'avion Émeraude" s'est créée pour commémorer le souvenir de l'avion, de son équipage et de ses passagers ainsi que pour participer à la restauration et l'entretien du monument. En mai 2004, une cérémonie qui a regroupé les descendants des victimes, a célébré le souvenir et la remise en état du monument.
Le Dewoitine D.333 en sera dérivé dont 3 exemplaires seront construits en 1935 pour Air France.
En 1935, Air France passe une commande à la Société aéronautique française de Toulouse (Dewoitine) portant sur trois trimoteurs Dewoitine 333. Ces avions sont des évolutions du prototype D.332.
Ils sont destinés au service sur la ligne Casablanca-Dakar. Plus tard, ils assureront aussi le service direct Toulouse-Casablanca ("La Flèche d'Argent").
Le prototype F-AKHA puis F-ANQA, baptisé "Antarès", fit son premier vol en janvier 1935. Après les vols d'épreuve sur Toulouse-Dakar, il fut mis en service en juillet 1936.
Les deux autres appareils de série baptisés "Cassiopée" (F-ANQB) et "Altaïr" (F-ANQC), volèrent sur Toulouse-Dakar en alternance avec l'Antarès.
Caractéristiques
Le projet du Dewoitine 333 datait de 1934. L'avion possédait une structure métallique comme le prototype "l'Emeraude", mais incorporait plusieurs améliorations: la voilure était rigidifiée, la dérive de taille plus importante et les volets plus efficaces. Le train d'atterrissage restait néanmoins fixe, les roues et les jambes étant carénées. La cabine pouvait acceuillir dix passagers. Elle était bien isolée, bien ventilée et correctement insonorisée.
La livrée de l'avion était uniformément gris métallique. Elle portait la marque du cheval marin d'Air France peinte en noir sur fond orange à l'avant de l'appareil. On remarquera, à l'avant, la porte de la soute à bagages et à fret. Le Dewoitine 333 était propulsé par trois moteurs à pistons Hispano-Suiza 9V-10 de 575 CV chacun.
Le successeur du Dewoitine 333 sera le Dewoitine 338, plus grand et capable de rallier Saïgon depuis Paris avec 12 passagers.
Cet avion dérive du prototype Dewoitine D.332 et bénéficie du savoir-faire acquis en développant le Dewoitine D.333.
La première commande d'Air France fut de 21 D.338 (modèle 1935). Cette commande fut ensuite portée à 29 avions auxquels s'ajoutent les deux exemplaires commandés par l'État.
La première route fut ouverte mi-1936. Ce fut Paris-Cannes. Plus tard, les appareils furent mis en service sur la ligne Paris-Dakar.
Après le vol initial du prototype baptisé "Clémence Isaure", le Dewoitine D.338 reçut son certificat de navigabilité le 2 juillet 1936.
Il y eut, en janvier 1938, un vol expérimental Paris-Hanoï, puis la route régulière Damas-Hanoï fut ouverte et prolongée jusqu'à Hong Kong en août 1938.
Au début de la seconde guerre mondiale, quelques D.338 furent employés sur Paris-Londres (Heston). La capitulation de juin 1940 mit un terme à l'exploitation régulière de ces avions qui continuèrent cependant à voler au sein des Lignes Aériennes Militaires (LAM) entre Beyrouth et Brazzaville.
L'armée de l'air, démunie d'avions de transport en 1939-1940, improvisa une solution d'urgence en réquisitionnant une quinzaine de machines. Celles-ci furent affectées à cinq unités créées pour la circonstance, les sections d'avions longs-courriers. Après l'armistice de juin 1940, des Dewoitine D.338 continuèrent cependant à voler en zone libre et sur le réseau d'Afrique. Utilisé par le gouvernement de Vichy et par la Deutsche Luft Hansa, il intégra aussi les Forces françaises libres en 1943-1944. Neuf d'entre eux encore en état de vol à la fin du conflit furent employés quelques mois avant de disparaître des registres en août 1949.
Conception
C'est à la base un trimoteur de transport civil de passagers et de fret. La capacité était variable suivant l'emploi. Elle était de 22 passagers sur de courts trajets (Europe, Afrique du Nord), de 15 à 18 pour les routes moyennes et de douze (avec six couchettes) pour le long courrier. Deux soutes à bagage et à fret, une à l'avant, l'autre à l'arrière complétaient la cabine et le poste de pilotage.
Monoplan à aile basse entièrement métallique, il était propulsé par 3 moteurs Hispano-Suiza 9V-16/17 à 9 cylindres en étoile refroidis par air de 650 CV chacun.
Cet appareil avait une envergure légèrement augmentée et un fuselage allongé par rapport à celui du D.332 et fut équipé, dans le courant de l'année 1938, de dégivreurs de bords d'attaque sur l'aile et les empennages. Le train d'atterrissage était semi-rentrant.
Au sein d'Air France on eut à déplorer plusieurs accidents:
Date | Type | Immatriculé | Fatalités | Endroit | Notes |
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15-JAN-1934 | D.332 | F-AMMY | 10 | Corbigny [France] | Lors de la dernière étape d'un vol retour qui avait commencé le 5 janvier à Saigon, le prototype s'écrasa dans une tempête de neige à Corbigny, en France. L'accident est vraisemblablement du au givrage. |
23-MAR-1938 | D.338 | F-AQBB | 8 | Pyrénées [France] | S'écrase contre le Pic des Cinq-Croix à une altitude de 2.100 m. L'avion était en vol régulier entre Dakar et Toulouse. |
02-MAI-1939 | D.338 | F-ARIC | 9 | Près d'Argana [Maroc] | Rencontre du givrage entre Dakar et Casablanca. L'avion s'écrase près d'Argana, au Maroc Français. |
20-JUN-1940 | D.338 | F-ARTD | 1 | Près d'Ouistreham [France] | Abattu par erreur par la DCA française. |
07-JUL-1940 | D.338 | F-AQBA | 4 | Golfe du Tonkin [Vietnam] | Abattu par un chasseur japonais. |
10-OCT-1940 | D.338 | F-AQBJ | 3 | Carnotville [Bénin] | Parti de Niamey, au Niger, l'avion devait se rendre à Cotonou, au Benin. |
??-???-1940 | D.338 | F-AQBH | ? | Indochine | Avion report" pardu en Indochine. |
27-SEP-1942 | D.342 | F-ARIZ | 25 | Ameur-el-Aïn [Algérie] | S'écrase au décollage. |
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