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Le de Havilland Venom est un avion de chasse anglais des années 50. Directement issu du de Havilland Vampire, il a été dérivé en une version capable d'opérer à partir de porte-avions, le Sea Venom, construite en France sous la désignation Aquilon. Pas moins de 1.476 exemplaires furent produits au total, utilisés par une petite dizaine de pays dont certains l'ont conservé jusqu'à la fin des années 70.
En 1947, la société De Havilland équipa un Vampire d'un réacteur Ghost en remplacement du Goblin d'origine. L'amélioration des performances était telle que le Ministère de l'Air anglais commanda aussitôt deux prototypes de ce qui était alors désigné Vampire FB.8. En plus du changement de réacteur, l'avion fut alors équipé d'une nouvelle aile plus fine et plus aérodynamique, avec deux réservoirs de carburant larguables à chaque extrémité. La partie arrière fut également modifiée, avec notamment des ailerons qui dépassaient légèrement de chaque côté des dérives.
Lorsque le premier prototype fit son vol inaugural, le 2 septembre 1949, la décision avait été prise de ne plus considérer l'avion comme une simple version du Vampire mais de lui donner un nouveau nom: le Venom. La puissance supplémentaire du Ghost et les améliorations aérodynamiques permettaient d'augmenter la vitesse horizontale de 150 km/h et de doubler la vitesse ascensionnelle. Le premier avion de série sortit d'usine en 1951, et le Venom FB.1 entra en service à la mi-1952 dans la Royal Air Force.
Cette première version souffrait cependant de quelques problèmes, principalement des incendies du réacteur et des faiblesses de la structure qui provoquèrent la perte de plusieurs appareils. Les pilotes se plaignaient également de l'absence de siège éjectable et de la température infernale qui régnait dans le poste de pilotage lors des déploiements dans les pays chauds. Une version FB.4 résolvant tous ces problèmes fit son premier vol le 29 décembre 1953 et entra en service en 1955.
En parallèle, De Havilland développa de sa propre initiative une version biplace, réunissant le fuselage du Vampire NF.10 (avion destiné à la chasse nocturne, avec 2 pilotes assis côte à côte et un radar) avec le réacteur et les ailes du Venom. Le prototype du Venom NF.2 fit son premier vol le 22 août 1952. Bien que peu enthousiaste sur cette version, la RAF fini par commander 90 exemplaires pour remplacer ses Gloster Meteor et Vampire NF.10. Ces avions entrèrent en service fin 1953. En cours de production, quelques modifications mineures furent apportées et donnèrent naissance à la version NF.2A.
Dès février 1953 vola le prototype de la version NF.3, équipée notamment d'un nouveau radar AN/APS-57 d'origine américaine, d'ailerons améliorés et d'un système d'éjection de la verrière (mais toujours pas de sièges éjectables). Un réacteur Ghost 104 légèrement plus puissant que le Ghost 103 d'origine est également installé. Cette version fut livré à la Royal Air Force à partir de mi-1955, deux ans après que la Suède ait reçu les exemplaires qu'elle avait commandé.
En 1951 commencèrent les essais d'une version du Venom NF.2 adaptée à l'emploi depuis un porte-avions: le Sea Venom. Désignée FAW.20, la première version fut produite à partir de mars 1953 et mise en service dans la Royal Navy l'année suivante. Elle fut suivie dès avril 1954 d'une version FAW.21 reprenant les améliorations du NF.3 et, à partir du 100e exemplaire, de sièges éjectables.
Une dernière version FAW.22 fut construite en 1957 et 1958, avec un réacteur Ghost 105 plus puissant et un radar amélioré. Ces avions furent ensuite modifiés pour être capable de tirer des missiles air-air.
La France obtint une licence pour produire le Sea Venom sous licence. Les réacteurs étaient construits par Fiat en Italie et l'avion par la SNCASE, qui avait déjà assemblé les Vampire français.
Le premier Aquilon fait son vol inaugural en octobre 1952, et l'avion est mis en service en 1954 dans la flotille 11F. A partir de fin 1963, il est interdit d'appontage et quitte le service opérationnel, mais restera encore utilisé un ou deux ans pour l'entraînement à partir de bases terrestres.
A cause de l'apparition d'avions plus modernes et plus performants, le Venom n'a pas eu autant de succès que le Vampire. Cependant, en plus de la centaine d'Aquilon construits en France (voir ci-dessus), la Suisse a construit sous licence 150 Venom FB.1 et 100 FB.4.
De son côté, la Suède a obtenu 62 Venom NF.2/NF.3 produits par De Havilland mais équipés d'un réacteur Ghost construit sous licence locale. Dans l'armée de l'air suédoise, le Venom était désigné J33.
Enfin, quelques autres pays ont mis en œuvre le Venom, en plus petites quantités, généralement en remplacement de leurs Vampire.
Le Royaume-Uni a engagé ses Venom FB.4 lors de la crise du canal de Suez en 1956 puis lors d'une insurrection au Sultanat d'Oman en 1957 alors que la France a engagé ses Aquilon pendant la Guerre d'Algérie (de 1954 à 1962).
Royaume-Uni, Australie, France, Irak, Jordanie, Nouvelle-Zélande, Suède, Suisse, Venezuela.
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