Recherche dans les textes... |
Ligne de Temps |
Options
|
|
||
|
||
|
||
Montrer les dernières |
||
Recherche dans les textes... |
Ligne de Temps |
Le Messerschmitt 323 était un avion de transport construit par le constructeur allemand Messerschmitt pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut produit entre 1941 et 1944. C'était en fait une version motorisée du planneur de débarquement Me 321 et fut le plus gros avion de transport terrestre de la guerre. Un total de 213 machines fut construit, certaines d'entre elles étant des des conversions de Me 321.
La genèse du Gigant, (ou géant) se trouve en 1940 lorsque le commandement allemand émet son besoin pour un grand planeur de débarquement en préparation de l'opération "Lion de Mer", le projet d'invasion de la Grande-Bretagne. Le planeur léger DFS 230 a déjà fait ses preuves dans la fameuse attaque sur le fort d'Eben-Emael en Belgique (la première attaque de troupes aéroportées), et sera ensuite utilisée avec succès lors de l'invasion de la Crète en 1941. Toutefois, si une invasion par delà la Manche devait être préparée, il était évident que du matériel lourd devrait être apporté par la voie des airs dans le cadre d'une première vague d'assaut. Bien que l'opération ai été annulée par la suite, l'exigence de disposer d'une capacité de transport aérien lourd existait encore, en mettant l'accent désormais sur la prochaine opération Barbarossa, l'invasion de l'URSS.
Le 18 Octobre 1940, les firmes Junkers et Messerschmitt se virent donnés seulement 14 jours pour soumettre une proposition de gros planeur de transport. L'accent était encore très largement porté sur un rôle d'agression : l'ambitieuse exigence était d'être en mesure de transporter un canon de 88mm et son tracteur half-track, ou un tank moyen PzKpfw IV. Le Junkers Ju 322 "Mammut" atteint le stade du prototype , mais n'était absolument pas satisfaisant en raison de sa construction tout en bois et fut mis au rebut. Le Messerschmitt fut à l'origine désigné Me 261w, pour être ensuite changé en Me 263, puis finalement Me 321. Bien que le Me 321 ai rendu de bons services en Russie, il ne fut jamais utilisé pour une invasion de Malte, ou pour toute autre agression, d'ailleurs.
Au début de 1941, suite aux commentaires de pilotes du transport command en Russie, la décision fut prise de produire une variante motorisée du Me 321, qui serai désignée Me 323. Il fut décidé d'utiliser le moteur en étoile français Gnome GR14N déjà utilisé sur le Bloch MB.175, qui fournissait alors une puissance nominale de 990 ch, (soit 740 kW). Ce choix d'utiliser des moteurs français avait pour avantage de ne pas freiner la production de l'industrie Allemande.
Les premiers essais furent effectués avec quatre moteurs Gnome montés sur une aile Me 321 renforcée, ce qui allait donner à l'appareil une modeste vitesse de 210 km/h, soit 80 km/h de moins que l'avion de transport Junkers 52. Un train fixe fut installé, qui se composait d'un bogie de quatre petites roues à l'avant de l'avion avec derrière des roues plus grandes montées sur deux lignes de 3 de chaque côté du fuselage, en partie couvertes par un carénage profilé. Les roues arrières étaient équipées de freins pneumatiques, et pourraient arrêter l'avion en 200 mètres.
Le quadrimoteur Me 323C fut considéré comme un simple tremplin vers la série "D" à 6 moteurs; il était en effet nécessaire, pour le décollage, d'utiliser un Heinkel 111Z Zwilling à 5 moteurs comme tracteur, ou la très dangereuse formation Troikaschlepp de trois Messerschmitt Bf 110, en plus de dispositifs JATO lorsque le décollage se faisait à pleine charge. L'avion pourrait revenir à la base sur sa propre puissance, une fois déchargé de toute charge payante. Ce n'était manifestement pas beaucoup mieux que ce qu'offrait le Me 321, et le V2 devint le premier prototype à 6 moteurs qui vola pour la première fois au début de 1942. Il fut donc le prototype des avions de la série "D". Les 6 moteurs étaient montés de manière à réduire l'effet de couple - un trio de moteurs tournant dans le sens des aiguilles d'une montre était monté sur l'aile gauche, tandis que le trio de l'aile tribord tournait en sens opposé.
Comme pour le Me 321, le Me 323 possédait une aile cantilever massive soutenue par des bras attachés entre le fuselage et le milieu de l'aile. Pour réduire le poids et afin d'économiser sur l'emploi d'aluminium, l'aile était recouverte de contreplaqué et de tissu, tandis que la charpente du fuselage était faite de tubes en métal avec des longerons en bois recouvert de tissu dopé, avec un plancher renforcé pour soutenir la charge utile.
La série "D" avait un équipage de 5 personnes : deux pilotes, deux mécaniciens et d'un opérateur radio. Deux mitrailleurs peuvent également être transportées. Les mécaniciens occupaient deux petites cabines, une dans chaque aile entre les moteurs central et intérieur. Les mécaniciens avaient comme mission de contrôler la synchronisation des moteurs et de permettre au pilote de voler sans se préoccuper de l'état de ceux-ci, bien que les pilotes aient toujours la possibilité de contrôler la puissance et le pas des hélices eux-mêmes.
Par rapport au Me 321, le Me 323 avait une charge utile réduite de 10 à 12 tonnes, ce qui était le prix à payer pour un appareil pouvant fonctionner de façon autonome. Les fusées JATO d'assistance au décollage assisté devaient néanmoins encore être utilisées très souvent, ces dernières étant montés sous les ailes à l'extérieur des moteurs. La cale mesurait 11m de long, 3m de large et 3m 40 de haut. La charge typique emportée pouvait être soit deux camions de quatre tonnes, soit 8700 miches de pain, soit un canon de Flak de 88 mm avec ses équipements, ses munitions et son personnel servant, soit 52 fûts de carburant de 252 litres, soit 130 hommes, ou encore 60 brancards.
Certains Me-321 furent convertis en Me-323, mais la plupart furent construits comme avion à six moteurs dès le début; les premiers modèles étaient équipés d'hélices bi-pales en bois, pour être plus tard remplacées par des tripales métalliques à pas variable. Les moteurs étaient des Gnome-Rhône en étoile d'un modèle différent, selon le côté de l'avion où ils étaient montés, puisque tournant en sens inverse pour supprimer les effets de couple.
Le Me 323 avait une vitesse maximale de seulement 219 km/h au niveau de la mer et cette vitesse diminuait encore avec l'altitude. En ce qui concerne l'armement défensif, il était armé de cinq mitrailleuses de 13 mm tirant à partir d'une position dorsale positionnée en arrière des ailes. Ils étaient opérés par des mitrailleurs supplémentaires, ou alors par l'opérateur radio ou les mécaniciens.
En Septembre 1942, des Me 323 commencèrent à être livrés pour la campagne de Tunisie, et entrèrent en service sur le théâtre Méditerranéen en Novembre. Le taux élevé de pertes au niveau des moyens de transport maritimes de l'axe rendit nécessaire la mise en place d'un important pont aérien à travers la Méditerranée pour garantir à l'armée de Rommel un approvisionnement correct.
Le 22 avril 1943, une formation de 27 Me 323 chargés à ras-bord fut escortée à travers le détroit de Sicile par des Bf 109 du JG.27 et fut interceptée par sept escadrons de Spitfire et de P-40. S'en suivit la perte de 21 Me 323. Trois des P-40 furent aussi abattus par les chasseurs d'escorte.
En termes de conception, le Me 323 était effectivement très résistant et pouvait absorber une énorme quantité de punitions, à moins qu'il ne soit bien sur chargé de barils de carburant. L'Afrika Korps lui avait donné le surnom de Leukoplastbomber, (ou bombardier "Ruban adhésif"), d'une manière d'ailleurs quelque peu injuste. Tout le monde sait qu'aucun avion de transport ne peut s'attendre à survivre sans supériorité aérienne, ou, du moins, sans une couverture aérienne suffisante. Il est communément admis qu'aucun Me 323 ne survécu en service au-delà de l'été 1944.
Un total de 213 Me 323 avait été construit lorsque la production cessa en avril 1944. L'avion fut construit en plusieurs versions, à commencer par la D-1. Les versions ultérieures "D" et "E" différaient de par le choix des moteurs et au niveau de l'armement défensif, avec aussi des améliorations dans la résistance de la structure, la charge totale et la capacité en carburant. Néanmoins, le Me 323 est toujours resté nettement sous motorisé. Il fut proposé d'installer six moteurs radiaux BMW 801, mais cette modification ne fut jamais réalisée. L'autonomie du Me 323 était aussi très limitée, avec une distance franchissable typique en charge de 1000 à 1200 km. Malgré cela, le nombre limité de Me 323s mis en service fut un atout précieux pour les Allemands, et connu une utilisation intensive.
— — — = = — — —
— — — = = — — —
Vous avez précédemment choisi de ne montrer que les sujets les plus célèbres! (Via le menu Options)