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L'Halberstadt D.I était le prototype d'un chasseur construit en Allemagne en 1916. Version à l'échelle réduite du modèle B.II, c'était un biplan à double habitacle classique dont les ailes décalées étaient d'envergure quasi identique, qui utilisait toujours un sabot de queue comme système de freinage au sol. Le moteur était le même Mercedes D.I que monté sur le B.II, et une seule mitrailleuse était installée. Deux prototypes furent évalués par l'Idflieg, mais leurs performances furent jugées insuffisantes. Les modifications nécessaires pour faire du D.I un avion acceptable allaient donner naissance à l'Halberstadt D.II, plus tard la même année.
L'Halberstadt D.II était donc un chasseur de la Luftstreitkräfte (service de l'air de l'armée impériale allemande) qui servit pendant toute la période de supériorité aérienne alliée au début de l'année 1916. C'était le tout premier biplan à combattre pour l'empire allemand, et il se voyait déjà remplacé progressivement dans les Jagdstaffeln (ou Jasta = Escadron) par des Albatros à partir de la seconde moitié de l'année, même si un petit nombre d'Halberstadt restèrent en usage tout au long de l'année 1917.
Le D.II était la version de production allégée du D.I. expérimental, il présentait également des ailes décalées et un moteur plus puissant Mercedes D.II de 120 ch. Les radiateurs qui avaient été placés en position latérale et frontale sur le D.I étaient remplacés par un montage sur l'aile, similaire à celui utilisé plus tard sur les Albatros D.III et D.V. Les deux ailes étaient solidement accouplées, avec un bord de fuite renforcé en bois, par opposition au système de câble commun à beaucoup de monomoteurs allemands de la première guerre mondiale. Des photographies indiquent que de nombreux exemplaires avaient le bord de fuite de l'aile inférieure incurvé vers le bas. Sur quelques photos, on peut voir que les ailes supérieures ont aussi un bord de fuite incurvé sur la partie intérieure fixe entre les ailerons.
Le poste de pilotage était surélevé par rapport au dessin initial du D.I, et le dos du fuselage derrière le pilote fut arrondi pour adapter l'aérodynamique de l'ensemble. Le contrôle latéral était assuré par des ailerons équilibrés par un débordement vers l'avant. Les câbles de commande étaient doublés pour chaque surface et passaient tous par l'aile inférieure, puis vers le haut vers la surface inférieure des ailerons, un système commun pour les premiers biplans allemands de la première guerre mondiale, qui avait notamment déjà été utilisé sur le biplace désarmé DFW B.I de 1914, puis sur l'Albatros D.I qui allait remplacer l'Halberstadt D.II en 1916. L'Halberstädter Flugzeugwerke avait produit les Fokker A.II et A.I (dans cet ordre) sous licence en 1914, et Halberstadt en avait tiré une bonne expérience sur la conception de l'empennage des monoplans Fokker M.5 et M.8. Cependant, il n'y a pas d'exemple documenté de constructions sous licence précédentes par Halberstadt de cellules provenant d'autres constructeurs - en l'occurrence un dessin français de 1912 que Fokker avait lui-même copié (le Morane-Saulnier Type G) - qui aurait eu une influence directe sur l'aspect très similaire du plan de profondeur monobloc du D.II. Le gouvernail en une seule pièce du D.II était vraisemblablement plus robuste que le dessin en forme de "virgule" des avions Fokker, et le D.II était très maniable dans des mains habiles et pouvait plonger en toute sécurité à grande vitesse.
La plupart du temps, une seule mitrailleuse synchronisée LMG 08 "Spandau" de 7,92 mm tirait au travers de l'hélice, grâce à un montage extérieur situé sur le côté droit des cylindres du moteur.
Si les seuls chiffres de performance disponibles pour le type sont exacts, la vitesse et le taux de montée du chasseur Halberstadt étaient légèrement supérieurs à ceux du Fokker Eindecker, mais ses performances restaient inférieures par rapport à celles de ses contemporains alliés, tels le Nieuport 11 ou le DH.2. L'avion était néanmoins respecté par les pilotes de chasse alliés et la monture préférée des pilotes allemands du début, jusqu'à l'apparition de l'Albatros D.I.
Comme d'autres chasseurs allemand des débuts, le D.II fut d'abord fourni à l'unité ou par deux aux groupes de reconnaissance, qui comportaient normalement six avions (les Feldflieger Abteilungen, qui allaient devenir le Luftstreitkräfte en octobre 1916). A partir de février 1916 jusqu'à l'été de cette année apparaissent de petites unités de chasse spécialisées - les "KEK", ou "Kampfeinsitzer-Kommandos". Lorsque le premier véritable Jagdstaffeln de chasse fut formé à la mi-1916, l'Halberstadt était le meilleur appareil disponible et fut notamment utilisé par Oswald Boelcke pour démontrer ses célèbres tactiques de combat aérien (le fameux Dicta Boelcke) aux nouvelles unités (bien qu'il soit également enregistré comme volant sur Fokker D.III à cette époque). Son Halberstadt était peint en bleu vif - l'un des premiers cas documentés de finitions personnelles voyantes appliquées par les pilotes de chasse allemands à leurs montures tout au long de la guerre.
En service, contrairement à ce qui se voit sur les Eindecker précédents et sur les biplans de série D de tous les autres fabricants de l'époque, les chasseurs de la série D d'Halberstadt ne portaient pas de numéros de série Idflieg visibles. Les exemplaires Aviatik et Hannover des chasseurs Halberstadt série D construits sous licence avaient habituellement un numéro de série Idflieg situé sur l'arrière du fuselage.
Lorsque les nouveaux chasseurs Albatros sont entrés en service, les Halberstadt ont été rapidement remplacés, bien que quelques-uns aient survécu au début de l'année 1917. Manfred von Richthofen a volé sur un Halberstadt D.II rouge pendant quelques semaines entre février et mars 1917, pendant la réparation du longeron de son Albatros D.III qui s'était fissuré en combat.
Au cours des six premiers mois de 1916, le Lieutenant Rudolf Nebel, pilote au sein de la Jasta 5 (un des premiers escadrons de chasse allemands au sein du Luftstreitkräfte), utilisa un Halberstadt D.II de cette unité pour des essais de lancement de roquettes montées sur les ailes. Lors d'essais officieux, le Lieutenant Nebel utilisa un système de quatre guides tubulaires improvisés (deux montés de chaque côté sur les ailes), devant lancer chacun une fusée de signal. Selon un rapport non daté du Lieutenant Nebel, il avait décollé pour intercepter 25 avions alliés s'approchant de la base de la Jasta 5, et réussit à tirer ses fusées à une distance de 100 m de la formation ennemie, lors d'une passe frontale. Un pilote britannique, effrayé par la manœuvre, atterri sans demander son reste sur le territoire allemand, le Lieutenant Nebel se posant à proximité pour s'assurer lui-même de la capture du pilote. Un peu plus d'une semaine plus tard, Nebel utilisait son armement à nouveau, faisant voler en éclats l'hélice d'un avion allié, avant que celui-ci ne s'écrase au sol.
À la mi-octobre 1916, une autre tentative fut faite pour armer un Halberstadt D.II avec des roquettes, cette fois pour les attaques de ballons d'observation, en utilisant huit roquettes de type "Le Prieur" montées sur les haubans extérieurs d'aile, copiant le système dont le Nieuport 11 français avait été armé près d'un an plus tôt. Des problèmes avec le système d'allumage des roquettes empêchèrent le système d'être expérimenté plus loin.
Vers la fin de 1916, l'Halberstadt D.II fut le premier avion connu à effectuer des essais officiels de communications aériennes par radio (et code morse) au sein d'une unité spéciale appelée le FT-Versuchsabteilung (Détachement de radio télégraphie expérimental), le "FT" signifiant peut-être "Funk-Télégraphie". L'Idflieg ayant suivi les essais, ceux-ci aboutirent à la création d'un émetteur-récepteur de radiotélégraphie embarqué d'un poids de 25 à 30 kg, batterie, génératrice et antennes inclues, mis à la disposition du chef de formation. Les appareils de réception à bord des autres avions étaient similairement conçus, le tout pesant entre 12 et 15 kg. Au début de 1917, le FT-Versuchsabteilung faisait déjà des essais en conditions de combat avec l'équipement monté sur des Halberstadt D.III et D.V et fin de septembre 1917, dans la célèbre unité Jagdgeschwader I commandée par Manfred von Richthofen (surtout la Jasta 4). Des essais ultérieurs, utilisant des chasseurs plus avancés, comme les Albatros D.III et Albatros D.Va utilisèrent le matériel pour les premières expériences d'interception d'avions ennemis contrôlées depuis le sol, le système se reposant sur une quantité d'observateurs dispersés sur le territoire.
Aviatik construisit le D.II sous licence en Allemagne. Il fut initialement connu sous le nom d'Aviatik D.I (à ne pas confondre avec l'Aviatik indépendamment conçu par leur filiale autrichienne (Berg) D.I) mais fut ensuite appelé Halberstadt D.II (Av).
L'Halberstadt D.III différait principalement de la version D.II dans la substitution du six cylindres Argus As.II de 120 ch, qui différait de l'habituel Mercedes D.II par le montage de son arbre à cames dans le bloc moteur qui utilisait un système tringles-culbuteurs pour commander les soupapes, plutôt que d'avoir un arbre à cames en tête simple. Un total de 50 exemplaires du D.III fut construit par Halberstadt, les 30 premiers étant commandés en juillet 1916, les dernières 20 commandes suivant en août.
Trois exemplaires de la version D.IV furent seulement construits, suite à une commande passée au début de mars 1916. Ces avions disposaient d'une aile à une seule "baie" et utilisait un six cylindres Benz Bz.III d'une puissance de 150 ch, avec un cône d'hélice pour une meilleure aérodynamique. Testé par l'Idflieg en octobre 1916, le type fut rejeté en raison d'un champ de vision trop limité vers l'avant pour le pilote.
La version D.V était une variante moins radicale de la version D.II. Elle utilisait également le moteur Argus As.II de la version D.III, mais la mitrailleuse LMG 08 de 7,92 mm était maintenant montée sur la gauche du moteur. Un total de 57 D.V a été construit, des commandes ayant été passées en octobre 1916 et janvier-Juin 1917. En fait, 31 de ces machines furent livrées à l'Empire ottoman, alors allié de l'Allemagne.
Version | Halb | Av | Han | Total | Date de commande par l'IdFlieg |
D.I : 1 D.I et 1 D.II initial | 12 | 12 | 8 mars 1916 | ||
D.IV | 3 | 3 | 8 mars 1916 | ||
D.II | 24 | 24 | mai 1916 | ||
D.III | 30 | 30 | juillet 1916 | ||
D.II (Av) | 30 | 30 | juillet 1916 | ||
D.II (Han) | 30 | 30 | juillet 1916 | ||
D.III | 20 | 20 | août 1916 | ||
D.V | 20 | 20 | octobre 1916 | ||
D.V | 12 | 12 | janvier 1917 | ||
D.V | 25 | 25 | juin 1917 | ||
Totaux | 146 | 30 | 30 | 206 |
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